Le Marchand de Bonheur

Le bonheur ne s’achète pas. Vous en doutez ? Pour en avoir le cœur net, venez découvrir cette fable signée du duo Davide Cali-Marco Somà.

Alors comme ça, certains en douteraient ? Qui sait, peut-être ont-ils raison car il existerait « un colporteur pas comme les autres », un Marchand de Bonheur. Et c’est sur ses pas que cet album nous emmène.

Suivez donc ce Marchand pas comme les autres dans sa tournée, au cœur de la forêt, où les maisons sont autant de cabanes dans les arbres, toutes plus magiques les unes que les autres, et les habitants une foultitude d’oiseaux de toutes sortes, faisan, rouge-gorge, étourneau… mais aussi une famille de souris, dont le papa est balayeur. Car oui, le bonheur, ça s’ vend, ma p’tite dame ; bien sûr que ça s’achète mon cher monsieur !

« En petit pot, en grand ou même, en format familial. »

Vous êtes toujours sceptique ? Eh bien, sachez que les chalands ne manquent pas, qui attendent avec impatience la venue de monsieur Pigeon et de sa camionnette contenant le miraculeux élixir.

Il y a celle qui en achète pour sa famille nombreuse, celui qui fait fi du bonheur parce qu’il est artiste, vous comprenez, celle dont les moyens ne lui permettent que d’en acheter un petit pot, et ainsi de suite. Et pour satisfaire toutes leurs demandes, notre Marchand n’hésite pas à se plier en quatre : il monte à l’échelle, il empreinte un téléphérique, il se hisse à la poulie et va même jusqu’à utiliser un mode de propulsion artisanal et original.

Et lorsque, à la fin de livraison, monsieur Pigeon perd un de ses pots magiques, qui sera là pour le récupérer ? Ce serait divulgâcher que de vous le dévoiler. Tout au plus pouvons-nous vous révéler que la phrase glanée du bec-même de madame Rouge-Gorge, « ils ont déjà tout, les pauvres », prend alors une tout autre dimension.

Mon grain de sel

Davide Cali, qu’on ne présente plus, nous livre ici une fable réconfortante sur l’idée du bonheur, sur ce que c’est que d’être heureux. Les belles illustrations de Marco Somà nous plongent dans une forêt merveilleuse, où les troncs d’arbre se transforment en pas-de-porte accueillant, et les branches sont autant de nids douillets.

Les doubles-pages se présentent généralement ainsi : d’un côté, le « lieu de livraison », de l’autre, notre colporteur de bonheur et son mode de livraison. D’un côté, une illustration foisonnante et onirique nous donne à voir le chaland et son doux cocon à l’aide de couleurs à la palette surannée, des tons ocre, grenat, bleu turquoise vieilli. De l’autre, une « photographie » sépia sobre, sur simple fond blanc, montre le Marchand de Bonheur dans le feu de l’action, en train de livrer ses ouailles. Avec ce nuancier distinctif, nul doute que nous avons plongé dans un ouvrage illustré par Marco Somà. Sous la plume de Davide Cali et les pinceaux de Marco Somà prend forme un album généreux, un de ceux qui n’a pas de prix et nous rend tout simplement… heureux.

Vous voulez poursuivre la balade dans les bois ? C’est par ici.

Écrit par Davide Cali

Illustré par Marco Somà

Publié chez Éditions Sarbacane

Paru le 8 janvier 2020

32 pages, 16,50 €

Chez l’éditeur : https://editions-sarbacane.com/albums/le-marchand-de-bonheur

Dans le jardin

On le sait, un jardin s’apprécie en toutes saisons. Et mieux encore lorsqu’il se transforme en terrain de jeux et de découvertes. Un album à la fraîcheur délicieusement bucolique.

Voilà que les oiseaux sont de retour. C’est le printemps. Trois enfants, qu’on imagine frère et sœurs, s’en vont au jardin armés qui d’un ballon rouge, qui d’un fauteuil ou encore d’un râteau. Ces trois objets sont à l’image de ce que le jardin va représenter pour cette petite tribu : de l’amusement et des jeux, mais aussi un endroit de quiétude et de découverte de la nature. Le tout guidé par un seul mot d’ordre : le plaisir.

Au sol, un joyeux méli-mélo d’objets extraits de la panoplie d’apprentis jardiniers : pelle, arrosoir, semis, brouette… Mais pas que : il y a aussi des pots de peinture, des pinceaux, un marteau, un carton plein d’assiettes, une gazinière. À quoi peut donc bien servir ce bric-à-brac ? Tout simplement, à s’inventer un petit lieu rien qu’à soi, un beau refuge.

Dans ce jardin, autour du refuge, il y aurait une ménagerie avec ses poulaillers et ses clapiers, et des oiseaux partout, un vrai paradis ornithologique. On y cueillerait des cerises, bien sûr, on y lirait dans les arbres, ça va de soi. Et puis on inviterait des amis pour une fête d’anniversaire, et on jouerait aux cowboys et aux indiens, on ferait de la balançoire et une chasse au trésor, on serait des explorateurs à la recherche de dinosaures.

Et si c’est la nuit, on attraperait les lucioles. Il y aurait des jours de pluie aussi, et pour ces jours-là, tous à l’abri !

Et puis viendrait l’automne. Il faudrait remballer l’attirail, ramasser les feuilles mortes, et faire un feu de joie des petits branchages. Après l’automne, l’hiver, le traîneau, les bonhommes de neige. Et de la fenêtre, un beau jour, on observerait le retour des oiseaux. Ce serait à nouveau le printemps.

Mon grain de sel

L’illustratrice italienne Irene Penazzi nous livre un album crayonné, sans texte, mais qui pourtant raconte mille et une histoires, des jeux, des inventions, des découvertes. Son merveilleux jardin des quatre saisons est à l’image de l’enfance : inventif, bouillonnant, joyeux, espiègle. Et il fait si bon s’y ressourcer.

Et si, après ça, vous souhaitez vous promener à la mer, c’est par ici.

Illustré par Irene Penazzi

Publié chez Maison Eliza

Paru le 16 février 2018

48 pages, 16,50 €

Chez l’éditeur : https://maisoneliza.com/boutique/dans-le-jardin/